Douleurs abdominales
Nœud à l’estomac, coup de couteau au côté, barre dans le ventre… voilà des sensations de crampes passagères et non des douleurs musculaires, qui vont d’un simple inconfort jusqu’à l’arrêt temporaire ou complet de son entrainement ou de sa course.
En sports cycliques d’endurance, comme la course à pied, la natation et le cyclisme, les maux énumérés ci-dessus appartiennent à deux catégories : les problèmes gastro-intestinaux (PGI) et les douleurs abdominales transitoires liées à l’effort (DATE). Ils sont causés par la position du corps durant l’effort, les stress mécanique et thermique et la redistribution sanguine (le sang irrigue alors les muscles actifs au détriment de la région splanchnique), ainsi que par l’interaction entre ces différentes causes.
Les PGI, problèmes gastro-intestinaux
À l’effort, une altération de la digestion et de l’absorption des nutriments résulte en des reflux, des ballonnements, des flatulences et le besoin d’aller à la selle ; les symptômes et leur sévérité varient d’une personne à l’autre et selon les sports. Le phénomène s’amplifie en fonction de l’augmentation de la durée et de l’intensité de l’effort, de la température corporelle, de la déshydratation, de la prise d’anti-inflammatoire et de la consommation de certains types d’aliments.
La clé réside dans la planification adéquate de la supplémentation, c’est-à-dire de la sorte de nutriments et du moment de la consommation. On met en pratique de nouvelles manières de faire à l’entrainement, avant la course ciblée, de façon à y habituer son système digestif.
Les DATE, douleurs abdominales transitoires liées à l’effort
Ces douleurs s’associent le plus souvent au point de côté, localisé au niveau des sixième et huitième côtes du côté droit. Elles sont plus fréquentes chez les coureurs, et plus rares chez les nageurs et les cyclistes. L’amélioration de la condition physique et l’avancement en âge réduiraient la probabilité de leur apparition.
La science demeure spéculative sur l’étiologie des DATE. Cependant, quelques mythes peuvent être oubliés : l’ischémie du diaphragme, le stress mécanique exercé sur certains ligaments abdominaux et les crampes musculaires. Les deux explications les plus plausibles sont des douleurs neurogènes potentiellement dues à une cyphose de même qu’une irritation du péritoine pariétal.
Quelques façons de diminuer les DATE seraient d’éviter la prise de grandes quantités de liquides ou de nourriture deux heures avant l’effort ainsi que de boissons très sucrées, d’adopter une bonne posture thoracique, et de gainer suffisamment la ceinture pelvienne. Et on y remédierait en cessant de pratiquer l’activité (ce qui n’est évidemment pas ce qui est désiré), en respirant profondément et en massant la région concernée ; l’étirer ne serait pas souhaitable.
Il reste encore beaucoup à faire pour bien expliquer ces deux manifestations physiques. Sachez que si les douleurs ressenties s’intensifient durant l’effort ou persistent après l’arrêt de l’entrainement, il faut consulter un médecin, puisque cela pourrait être le symptôme d’une pathologie.
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François Lecot est un kinésiologue accrédité par la Fédération des kinésiologues du Québec et un entraineur certifié par le Programme national de certification des entraineurs.