Fracture de stress tibial

Vous êtes en forme, vous êtes jeune et vous n’avez jamais été blessé auparavant. Pourtant, malgré les milliers de kilomètres de vélo parcourus durant votre été et l’achat de bonnes chaussures conseillées par une boutique spécialisée, votre début en course à pied cet automne n’aura pas été concluant. Après seulement quatre semaines, une douleur est apparue à l’intérieur de la jambe, juste au-dessus de la malléole.

C’est votre professionnel de la santé spécialisé dans les blessures sportives qui a établi puis expliqué le diagnostic. La fracture de stress de la crête tibiale postéro-médiale distale est une microfissure dans l’os du tibia, à la suite d’une répétition trop importante de stress mécanique. Fréquent chez les coureurs débutants, ce type de fracture ne nécessite pas d’investigations radiologiques.

Même si votre forme cardio vous permet de courir une heure, vos os ne sont pas adaptés au stress de la course à pied. Sachez que les 30 minutes de course que vous avez enchaînées dès la première sortie correspondent à au-delà de 2500 sauts sur une jambe… une charge considérable !

Le traitement se résume à éviter la douleur en quantifiant adéquatement son stress mécanique, à ajouter une activité de transfert non douloureuse, comme la natation, et à éviter les anti-inflammatoires, qui sont nuisibles à la consolidation osseuse. En outre, comme les personnes qui courent lourdement sont plus à risque d’avoir des fractures de stress, des chaussures plus minimalistes, une technique de course moins bruyante et une cadence plus élevée seront aussi à préconiser. Bref, quelques semaines suffiront pour vous remettre sur pied.

Fracture de stress

à faible risque de complicationà haut risque de complication
  • La majorité (tibia interne, fibula, calcanéum, métatarses)
  • Pas d’investigation (telle que radiographie, scintigraphie ou résonance magnétique)
  • Traitement : bien quantifier le stress mécanique*
  • Plus rare (sésamoïde, naviculaire, talus, avant du tibia, genou, hanche)
  • Investigation radiologique souhaitable
  • Repos complet parfois nécessaire

Exercice

Redressement assis revisité

Objectif

Solidifier la paroi abdominale sans trop stresser le bas du dos. Un des exercices de choix lors d’un retour de lombalgie, selon Stuart McGill, scientifique de renom sur la question.

Marche à suivre

Couché sur le sol, une jambe allongée et une autre pliée (genou à 90 degrés, le pied déposé sur le sol), mettre ses mains dans le creux du bas du dos (la lordose). Lever la tête et le haut de la cage thoracique pour à peine décoller les omoplates du sol. L’espace entre le menton et le sternum devrait être conservé durant tout l’exercice. Tenir 8 secondes en haut, redescendre, relaxer 2 secondes et recommencer. Les mains dans la lordose ne devraient pas se faire écraser puisque la courbe du bas du dos reste identique pendant la durée de l’exercice, même si les abdominaux contractent.

Progression

Dynamiser l’exercice en oscillant la jambe allongée.

 

Capsule

Idée lumineuse

Courir pieds nus sur des surfaces sécuritaires avant ou après les entraînements (attention à être progressif) et marcher pieds nus le plus souvent possible dans la vie de tous les jours sont de bons moyens de solidifier les structures de soutien responsables de l’absorption naturelle des chocs… et ainsi prévenir bon nombre de blessures.

 

 

Blaise Dubois est physiothérapeute et fondateur du site Web lacliniqueducoureur.com.