La fracture de stress métatarsienne

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Le retour des journées froides et pluvieuses vous a incité à transférer vos séances de vitesse sur une piste intérieure. Les premières semaines se sont déroulées sans heurts, mais depuis quelques jours, le dessus de votre pied gauche est gonflé et la mise en charge douloureuse.

La fracture de stress ou de fatigue métatarsienne se manifeste par l’apparition d’infimes fissures sur la diaphyse d’un os métatarsien, à l’avant du pied. Contrairement à la fracture tout court, elle survient non pas en raison d’un traumatisme soudain, mais plutôt à cause de l’excès de petits stress répétés lors des impacts au sol et qui, par accumulation, fragilisent l’os.

Cette pathologie de charge est la deuxième fracture de stress la plus fréquente chez les coureurs. Elle affecte principalement ceux qui s’entrainent ou compétitionnent à haute vitesse, notamment sur piste. Elle suit généralement une augmentation brusque de l’intensité de l’entrainement ou une transition trop rapide vers une foulée en avant-pied ou une chaussure plus minimaliste.

Signes et symptômes clés

  • La fracture de stress métatarsienne se présente par une douleur précise, très vive à la palpation, ressentie sur le dessus de l’avant-pied.
  • Cette douleur, qui peut être invalidante, s’accompagne souvent d’une enflure locale, visible aussi sur le dessus de l’avant-pied.
  • Courir ainsi que monter et sauter sur l’avant-pied est douloureux.

Traitement à court terme

  • Cessez immédiatement les activités douloureuses (en particulier la vitesse, les sauts, la pliométrie et le dénivelé positif), dans le but de décharger votre métatarse fragilisé.
  • Si votre fracture de stress est aiguë ou située à la base du deuxième ou du cinquième métatarse, vous ne devez tolérer aucune douleur – déplacez-vous à l’aide de béquilles ou même d’une botte d’immobilisation pendant quelques jours, voire quelques semaines. Transférez ensuite, pour une durée limitée, vers des chaussures maximalistes, rigides à la flexion et comportant un support de voûte plantaire.
  • Évitez la glace et surtout les anti-inflammatoires, histoire de ne pas entraver la guérison de l’os.
  • Au besoin, utilisez temporairement un taping circulaire, de façon à diminuer la douleur lorsque vous mettez du poids sur votre pied.
    – Faites du vélo (sans montées sur la pointe du pied) ou de la natation en vue d’accélérer la guérison de l’os tout en entretenant votre cardio.

Traitement à long terme et prévention

  • Après avoir obtenu le feu vert d’un professionnel de la santé, reprenez graduellement la course à pied, en débutant par de très courtes séances fractionnées en alternance marche/jog et en vous fiant à la douleur ou à l’inconfort que vous ressentez pour déterminer le rythme de votre progression.
  • Trottez doucement avec une cadence élevée, à petits pas, afin de bien modérer les forces d’impact sur votre pied.
  • Pratiquez régulièrement des exercices de sauts sur la pointe des pieds et intégrez du pied nu et des chaussures minimalistes aux fins de solidifier vos os et de prévenir d’autres fractures de stress.
  • Réintégrez progressivement le tempo, puis les intervalles, puis les sprints, et enfin les montées de côtes à haute intensité.

 

Pour en apprendre davantage sur les traitements à suivre en cas de blessures, abonnez-vous dès maintenant et ne manquez aucune chronique BLESSURES signée par Blaise Dubois, physiothérapeute, fondateur de La Clinique Du Coureur et coauteur du livre La santé par la course à pied.