La périostite tibiale

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Vous avez rehaussé votre entrainement d’un cran pour travailler votre vitesse et améliorer vos chronos. Vos séances répétées d’intervalles à haute intensité ont rendu vos mollets perpétuellement tendus, mais vous persévérez. Depuis quelques jours, une douleur à l’intérieur des tibias vous incommode.

La périostite tibiale, aussi appelée « syndrome de stress tibial médial » (SSTM) ou shin splint en anglais, est un syndrome douloureux provenant de l’enveloppe du tibia, le périoste. C’est une pathologie qu’on retrouve fréquemment chez tous types de coureurs – débutants ou expérimentés, de courte ou de longue distance, sur route ou en sentier –, survenant généralement après des entrainements où la gestuelle de propulsion a soudain été trop importante (par exemple courir plus vite, sauter, monter des côtes…). Elle peut également apparaître à la suite d’un changement de chaussures ou d’une modification de la technique de course, de même que chez les coureurs dont l’impact du pied au sol est bruyant.

Signes et symptômes clés

  • La périostite tibiale se présente par une douleur ressentie fréquemment à la partie basse et intérieur du tibia, au-dessus de la malléole interne de la cheville.
  • Contrairement à la douleur associée à une fracture de stress tibiale, celle associée à une périostite tibiale est souvent diffuse et ne s’accompagne normalement pas d’œdème (gonflement).

Traitement à court terme

  • Dès l’apparition des premiers symptômes, réduisez le stress appliqué sur le périoste en évitant les gestuelles douloureuses.
    Arrêtez temporairement les activités douloureuses ou vous faisant vous hausser sur la pointe des pieds, comme les séances de vitesse ou de pliométrie ainsi que la course en montée.
  • Remplacez les activités douloureuses par des activités de transfert qui exercent moins de stress sur le périoste, telles que le vélo, la natation ou la course en piscine.
  • Abstenez-vous d’appliquer de la glace ou des gels antalgiques et de prendre des anti-inflammatoires, car ces modalités nuisent à la guérison des tissus.
  • Un bandage de soutien (strapping) peut aider à court terme lors d’activités exigeantes en diminuant le stress sur le périoste. Assurez-vous par contre de ne pas utiliser cette modalité à long terme.

Traitement à long terme et prévention

  • Recommencez graduellement à stresser votre périoste afin d’éviter de le déconditionner et de le fragiliser, et de sorte qu’il se réadapte à amortir les impacts répétés.
  • Adoptez très progressivement une biomécanique de course plus protectrice en amortissant le bruit de vos pas, en accélérant votre cadence et en optant pour des chaussures plus minimalistes.
  • Quantifiez adéquatement votre stress mécanique en accroissant petit à petit votre volume hebdomadaire, d’abord en sortant courir plus souvent mais pas trop longtemps (entre 4 et 6 jours par semaine, quelques minutes à la fois).
  • Quand vos symptômes le permettent, réintégrez peu à peu les intervalles longs à vitesse modérée puis courts à vitesse élevée, ensuite les montées, et enfin les sauts et la pliométrie.
  • Renforcez vos mollets (et donc votre périoste tibial) en montant à répétition sur la pointe des pieds.
    Si vous constatez une asymétrie d’amplitude importante entre vos deux mollets, effectuez, à des moments éloignés des entrainements, des exercices d’assouplissement du mollet le plus raide.

Pour en apprendre davantage sur les traitements à suivre en cas de blessures, abonnez-vous dès maintenant et ne manquez aucune chronique BLESSURES signée par Blaise Dubois, physiothérapeute, fondateur de La Clinique Du Coureur et coauteur du livre La santé par la course à pied.