Mon objectif est-il le bon ?

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Qui veut réaliser la meilleure performance possible à un marathon se fixe d’abord un objectif raisonnable, puis vérifie si cet objectif est adéquat en exécutant un test à la fin de la phase d’entrainement intensif, juste avant le microcycle d’affûtage de 7 à 10 jours précédant la compétition.

Le test en question consiste à tenter de tenir sur une certaine distance (qu’on appelle « distance-test ») la vitesse précise de course qu’on devra garder en compétition en vue de livrer la performance souhaitée.

Cette distance-test dépend essentiellement du niveau de performance visé, comme l’indique le tableau (constitué empiriquement à partir d’observations de terrain). Elle sera bien inférieure à 42,2 km, car durant le test, le coureur ne profite ni de l’effet de l’affûtage ni de la motivation renforcée par le peloton et la foule.

 

Le test sera effectué dans le cours normal d’une semaine d’entrainement ; ainsi, on ne prendra, préalablement, pas plus d’une journée de repos. Le coureur s’y soumettra seul, sur une piste étalonnée aux 100 m pour que la vitesse de course soit juste tout au long de l’effort. Le chronomètre d’une montre ou d’un téléphone sera réglé de sorte qu’un signal sonore soit émis à intervalles réguliers, au moment où on passe l’une des marques de 100 m, de 200 m ou de 400 m.

Le coureur testé se trouvera dans l’une des trois situations :

  • s’il n’arrive pas à soutenir la vitesse désirée tout au long de la distance-test, il lui sera difficile, voire impossible, de réaliser la performance visée ; il serait sage qu’il cible un résultat moins ambitieux ;
  • s’il termine le test très fatigué, il devrait être en mesure d’accomplir la performance espérée (à condition de suivre un bon plan d’affûtage), et ce, même s’il a l’impression qu’il ne serait plus capable de faire même quelques mètres supplémentaires. Cette sensation est exactement celle qu’il peut s’attendre à ressentir à la fin d’un marathon ;
  • s’il réussit le test haut la main, viser un meilleur chrono est une option envisageable. À chacun de juger s’il court la chance d’essayer !

Il va sans dire que la valeur prédictive du test risque d’être affectée par divers éléments, par exemple de mauvaises conditions météo le jour de la compétition.

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Guy Thibault est docteur en physiologie de l’exercice et auteur du livre Entrainement cardio : sports d’endurance et performance.