Syndrome d’accrochage de la hanche

À 45 ans, vous êtes plus en forme que tous vos amis. Plus jeune, c’est le soccer qui a développé votre cardio ; à 30 ans, les courses sur route. Depuis quelques années, ce sont les sentiers en forêt qui vous appellent et qui entretiennent votre forme olympique.

Monter et descendre des montagnes a par contre été une adaptation. Depuis quelques semaines, vous avez même l’impression que vous avez exagéré. Une douleur profonde dans l’aine droite vous gêne même lorsque vous êtes assis au bureau.

Votre professionnel de la santé vous a diagnostiqué un conflit fémoro-acétabulaire avec lésion du bourrelet acétabulaire. En gros, deux choses : l’os de la hanche entre en contact avec celui du bassin lorsque votre hanche fléchit, et le petit caoutchouc (bourrelet acétabulaire) qui entoure l’articulation est un peu déchiré. Il vous précise tout de même que 40% des gens asymptomatiques ont des lésions du bourrelet sur les imageries par résonance magnétique. Il est donc probable que tout cela était là depuis bien longtemps, sans que ça fasse mal, et que tout rentrera dans l’ordre en suivant quelques bons conseils.

Le traitement commence par l’identification de l’irritant. Le mouvement des genoux qui se rapprochent de la poitrine peut potentiellement créer ce conflit : monter de hautes marches d’escalier en sentiers, pédaler, rester assis le dos droit, s’accroupir, etc. Il faudra adéquatement quantifier le stress mécanique, mais d’abord retirer ces activités afin de les réintégrer en douceur.

Après une période de repos relatif durant laquelle des activités non irritantes comme la natation seront pratiquées, la reprise de course se fera progressivement, d’abord à basse vitesse, sur le plat et selon une technique protectrice pour l’articulation de la hanche (petits pas, peu de bruit et chaussures plutôt minimalistes). Des exercices de stabilisation et de renforcement de la hanche sont aussi préconisés. Pour vous, ce sera quelques semaines… et ce sera reparti.

Exercice

Souplesse du psoas iliaque

Objectif

Assouplir les fléchisseurs de la hanche. (Une souplesse adéquate de ce groupe musculaire est nécessaire pour courir vite !)

Marche à suivre

Un genou au sol, le pied opposé placé loin en avant avec son genou à 90°, avancer le bassin pour sentir l’étirement dans l’aine de la jambe arrière. Augmenter l’étirement de toute la chaîne musculaire en levant le bras du côté étiré.

Subtilité

Pour protéger le dos, le fléchir en mettant les coudes sur le genou d’en avant.

Capsule

Une étude publiée dans le Journal de traumatologie du sport par l’équipe du Dr Marc Raguet exposait une série de cas de prothèses totales de hanche chez des coureurs d’ultra-trail. Après une certaine convalescence et une reprise graduelle, ces coureurs ont enchaîné des distances plutôt conséquentes ! Le record de la distance parcourue avec une prothèse est de 90 000 km. Eh oui, même après un remplacement de hanche ou de genou, en appliquant quelques conseils simples, il est possible de courir des marathons !